Les kick-boxeurs mahorais remettent les gants

Les combattants de la Ligue mahoraise de kick-boxing s’étaient donnés rendez-vous à Bandrélé ce dimanche, pour le deuxième Challenge des clubs de la saison 2021/2022. Entre le retour de la compétition, les stages d’arbitrage et les entrainements de l’équipe de Mayotte, la saison de la LMKMDA est belle et bien lancée.

Enfiler à nouveau la tunique de son club et le représenter durant une compétition officielle, participer à nouveau à des assauts (combats à la touche, aux coups contrôlés), encourager les combattants… C’est un moment que les licenciés de la Ligue Mahoraise de Kick-Boxing, Muaythaï et Disciplines Associées (LMKMDA) et leurs accompagnants attendaient depuis quasiment deux ans.

Le 24 octobre dernier, un premier Challenge des clubs (anciennement nommé Interclubs) avait été organisé par le Centre Multisports de M’roalé. Un rendez-vous éclair puisque seulement deux clubs avaient pu s’inscrire, et quatre assauts avaient pu être organisés. Le deuxième Challenge des clubs organisé par le Bandrélé Boxing Club, ce dimanche, était une autre histoire. En effet, la compétition a comptabilisé cinq clubs inscrits, et pas moins de 22 assauts !

De pré-poussins (6-7 ans) à seniors (18 ans et +) : toutes les catégories étaient représentées. « Nous pouvons être satisfaits de ce Challenge des clubs. Nous avons vu combattre des tout petits enfants, des adolescents et des adultes, des filles et des garçons, des combattants débutants et confirmés », se réjouit M’bayé Bakar Ahamada, président de la LMKMDA, qui souligne le bon état d’esprit des combattants, des éducateurs et des accompagnants durant l’événement.

22 assauts dans « une très bonne ambiance » 

« En quatre heures de compétitions, non seulement aucun incident n’a été relevé, mais il a régné une très bonne ambiance au sein du gymnase. Les choix des juges-arbitres n’ont, à aucun moment été contesté, du moins de façon manifeste. J’ai vu des combattantes de différents clubs s’affronter et, tout de suite après, échanger ensemble sur leur combat, avec le sourire. C’est une atmosphère qui fait plaisir à vivre en tant que garant de notre sport sur l’île. »

En cette nouvelle saison, la LMKMDA aborde un virage à 180° : elle qui doit composer avec les différentes problématiques rencontrées par ses clubs pour poursuivre son développement. Lors de précédentes réunions du conseil d’administration, il a par exemple été relevé que le virus continue de susciter des craintes chez certaines familles, freinant la prise de licences. La question de l’insécurité s’est également invitée dans les clubs des villages sensibles, dont les horaires d’entrainement peuvent ne plus correspondre à certains licenciés.

De gauche à droite : M’bayé Bakar Ahamada, président de la LMKMDA, Salimou Madi Sid, conseiller technique de ligue, El Had Ali, responsable de la commission arbitrage, et David Chorel, fondateur du Bandrélé Boxing Club, club recevant ce deuxième Challenge de la saison 2021/2022.

Malgré cela, la Ligue mahoraise de kick-boxing reste optimiste et confiante. « Il suffit de regarder l’investissement des jeunes et de leurs parents pour comprendre que nous sommes sur la bonne voie. Maintenant, ce sera à nous, les clubs et la Ligue de maintenir ce niveau de motivation chez les jeunes déjà licenciés, et de trouver des solutions pour en attirer de nouveaux, notamment les plus réticents face à l’insécurité ou au virus », indique M’bayé Bakar Ahamada.

« Nos juges-arbitres sont le cœur de notre Ligue »

Une des solutions envisagées et entreprises par la LMKMDA est la création d’une équipe de Mayotte. Une ou deux fois par mois, les meilleurs combattants de l’île se retrouvent pour des séances d’entrainement intenses, en vue des prochaines échéances régionales et nationales : les championnats de France amateur, les galas, les Jeux des îles de l’océan Indien – dans le cas où la discipline est retenue pour les JIOI 2023 à Madagascar, lors de la réunion du Conseil international des Jeux programmée le 5 décembre prochain…

La ligue souhaite faire de son équipe de Mayotte la vitrine du kick-boxing mahorais, convaincue qu’en s’appuyant sur ses meilleurs éléments lors d’opérations séduction sur le territoire (journée portes ouvertes, tournée des clubs, rassemblements de masse ouverts aux licenciés et non licenciés…), elle peut susciter des vocations et voir son nombre de licenciés repartir à la hausse.

« Le seul véritable gala que nous avons pu organiser, en juin 2019, avec nos meilleurs combattants mahorais, mais aussi des combattants réunionnais, métropolitains et thaïlandais, avait rempli le gymnase de Cavani. Le kick-boxing est un sport spectaculaire : qui n’aime pas le spectacle ? », sourit le président de la Ligue, avant de poursuivre. « Tout ceci pour dire qu’en termes de stratégie de développement, notre équipe de Mayotte a un grand rôle à jouer dans le choix des jeunes Mahorais, à pratiquer notre sport ou un autre. À nous de la mettre à contribution. »

Enfin, la LMKMDA se félicite de son équipe de juges-arbitres, menée par le responsable de la commission arbitrage El-Had Ali. Comme pour l’équipe de Mayotte, les juges-arbitres se rassemblent chaque mois pour des demi-journées de recyclage et rappels des règles. Ce dimanche à Bandrélé, huit juges-arbitres et autant de stagiaires ont dirigé les assauts : un chiffre encourageant pour le président de la Ligue.

« La commission arbitrage est la plus importante de toutes les commissions. Nous considérons que nos juges-arbitres sont le cœur de la Ligue. Après tout, sans arbitre, il n’y a pas de kick-boxing. Sans arbitre, il n’y a pas de sport », conclut M’bayé Bakar Ahamada.  

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