ITW Kami Alonzo, président de l’AJ M’zouasia : « Représenter dignement Mayotte »

Girondins de Bordeaux (Ligue 1) - Jumeaux M'zouasia (Régional 1) : l'image des deux logos côte à côte annonçant leur rencontre officielle pouvait paraître improbable il y a encore quelques semaines. Pourtant, Kami Alonzo et ses joueurs de l'AJM défieront bel et bien le sextuple champion de France, le dimanche 19 décembre 2021 en 32ème de finale de la Coupe de France.

Léa Khelifi et Sylvain Armand ont eu la main lourde hier soir, lors du tirage au sort des 32ème de finale de la Coupe de France. Pour les Mahorais de l’AJ M’zouasia, l’attaquante du Paris Saint Germain et le directeur sportif du LOSC ont tiré la Ligue 1 des Girondins de Bordeaux, six fois champions de France et quatre fois vainqueurs de la Coupe de France… Au moment d’accueillir la nouvelle, Kami Alonzo était partagé entre deux sentiments : la déception de ne pas avoir bénéficié d’un tirage plus clément et la fierté de pouvoir rencontrer une équipe historique du football français. Le président des Jumeaux s’est confié au CROS Mayotte :

CROS Mayotte : Kami Alonzo, quelle a été votre réaction au moment d’apprendre que vous jouerez une Ligue 1 ?

Kami Alonzo : J’étais avec mon staff technique au foyer des jeunes de M’zouasia. On s’est dit qu’on est tombé sur du lourd… Pour une petite association comme la nôtre, affronter les Girondins de Bordeaux est hors du commun. Ce qu’on vit depuis deux semaines est hors du commun, quand je pense à l’accueil que nous a réservé notre village et notre île à notre retour du huitième tour.

CROS Mayotte : Effectivement, votre délégation a eu droit à un accueil chaleureux à la suite de vos deux succès consécutifs en métropole. Cela a dépassé votre imagination ?

Kami Alonzo : Fêter cette réussite était dans le programme, mais sincèrement, on pensait faire un petit truc en rentrant et puis voilà. On ne s’attendait certainement pas à recevoir un tel accueil. Je remercie d’ailleurs la population de Mayotte, car ce qui s’est passé à notre retour dépassait le cadre du village et dépassait le cadre du football. Jusqu’à ce jour, je n’en reviens pas.

« Montrer un visage séduisant du football mahorais »

CROS Mayotte : En même temps, en 30 ans de participation à la Coupe de France, jamais une équipe mahoraise n’avait battu une équipe de l’hexagone en métropole avant vous. Qui plus est, deux fois en l’espace d’une semaine…

Kami Alonzo : Oui, c’est vrai ! Le tirage au sort du 7ème et du 8ème tour a été une chance. Lorsqu’on a une chance il faut savoir la saisir, et c’est ce que nous avons fait.

Ce mercredi soir, l'AJM s'est imposé 3 à 0 contre l'AS Sada (photo) et revient à hauteur du leader m'tsapérois (40 points chacun) au classement général. Les Jumeaux comptent toutefois deux matchs en retard et, à quatre journées de l'épilogue, peuvent reléguer le FCM à six points dans la course au titre de champion de Mayotte 2021.

CROS Mayotte : Pour en revenir au tirage au sort des 32ème de finale et ce choc qui vous attend face aux Girondins de Bordeaux, quel est votre sentiment en tant que président de l’AJM ?

Kami Alonzo : Honnêtement, j’aurais souhaité tomber sur une N3 ou une Régionale, histoire de rêver d’aller plus loin dans la compétition. Malheureusement, nous n’avons pas eu cette chance pour les 32ème de finale. Maintenant, il s’agira de profiter de chaque moment et de représenter dignement Mayotte durant cette rencontre historique.

CROS Mayotte : Vous faites part de votre regret de ne pas pouvoir envisager une qualification pour les 16èmes de finale, pourtant le match n’est pas encore joué…

Kami Alonzo : Bien sûr ! Mais j’essaie d’être réaliste. Même si le match n’est pas joué, ce serait prétentieux pour notre petite association de dire que nous pouvons battre les Girondins de Bordeaux. Notre mission est déjà toute tracée : jouer le match à fond, montrer un visage séduisant du football mahorais et faire honneur à notre village, à notre île, à nos supporters, en ne prenant pas une valise. Il s’agit surtout de faire la fête durant toute l’aventure, car nous vivons un rêve éveillé, un moment unique dans notre carrière que nous ne revivrons peut-être jamais.

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